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Maria Helena Vieira da Silva
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Maria Helena Vieira da Silva © DR
Portrait
Arts visuels

Une rétrospective de l’œuvre de Maria Helena Vieira da Silva au Musée Cantini (Saison France-Portugal 2022)

Depuis quarante ans, je cherche toujours la même chose, je ne l’ai pas trouvée.

Dans le cadre de la saison France-Portugal 2022, mise en œuvre par l’Institut français pour la partie française, le Musée Cantini, musée d’Art moderne de de la Ville de Marseille, consacre une rétrospective à la peintre Maria Helena Vieira da Silva du 9 juin au 6 novembre 2022. Portrait de cette icône de l’École de Paris et cheffe de file du paysagisme abstrait.

Mis à jour le 22/08/2022

5 min

Maria Helena Vieira da Silva est née à Lisbonne, au sein de la bourgeoisie et des milieux d’avant-garde. Elle entame très jeune une formation artistique pluridisciplinaire, qu’elle poursuit à Paris à partir de 1928. Elle y apprend notamment la sculpture auprès d’Antoine Bourdelle et de Charles Despiau, et la peinture aux côtés de Ferdinand Léger et de Roger Bissière. C’est aussi à cette époque qu’elle rencontre le peintre hongrois Arpad Szenes, qui partagera sa vie. Membre influente de l’École de Paris, elle prend le chemin de l’exil avec son mari pendant la Seconde Guerre Mondiale, d’abord à Lisbonne, puis à Rio de Janeiro. À son retour à Paris en 1947, elle s’impose comme l’une des cheffes de file de la peinture abstraite. C’est le début d’une carrière marquée par une exceptionnelle reconnaissance institutionnelle et de nombreuses collaborations avec les grands noms de son époque. 

Bien qu’elle se soit longuement formée à de nombreuses techniques, Maria Helena Vieira da Silva impose d’emblée une esthétique très reconnaissable, à mi-chemin du cubisme et du paysagisme abstrait. Son œuvre s’enracine dans des influences anciennes, comme l’art des vitraux ou la peinture de la Renaissance. Elle déclarera ainsi que « c’est l’art ancien qui m’a ouverte à l’art moderne ». C’est pourtant la ville moderne, ses métamorphoses architecturales et ses flux mécaniques, qui lui fourniront un matériau privilégié. Caractérisés par le recours à des compositions où le motif du carreau se prête à des jeux de perspective et à des lignes de fuite, ses tableaux témoignent d’une recherche sur la fragmentation de l’espace. Parfois colorées, mais laissant transparaître des angoisses liées à l’exil et à la guerre, les œuvres de Maria Helena Vieira da Silva se déclinent aussi à travers de nombreuses collaborations avec des poètes majeurs de son temps, comme René Char ou Léopold Sédar Senghor. 

Fuyant le nazisme, Maria Helena Vieira da Silva et son mari Arpad Szenes passent une grande partie de la Seconde Guerre mondiale au Brésil. C’est le début d’une carrière internationale qui l’amènera à être exposée à The Art of This Century Gallery de Peggy Guggenheim, et à remporter la Biennale de São Paulo en 1961. Son parcours est également inséparable de sa galeriste de toujours, Jeanne Bucher, qui organise sa première exposition personnelle en 1933. Reconnue et célébrée de son vivant, de nombreuses rétrospectives lui seront consacrées à partir des années 1960. Elle répondra ainsi à des commandes publiques, de la part d’institutions publiques françaises et portugaises. En 1990, la Fondation Arpad Szenes-Vieira da Silva est inaugurée à Lisbonne, consacrée à l’étude et à la conservation des œuvres du couple. 

  • 1908

    1908

    Naissance à Lisbonne, où elle entame l’apprentissage des Beaux-Arts dès onze ans.

  • 1928

    1928

    Arrivée et installation à Paris.

  • 1933

    1933

    Sa première exposition personnelle, organisée par Jeanne Bucher.

  • 1961

    1961

    Prix de peinture de la Biennale de São Paulo.

  • 1988

    1988

    Une exposition personnelle lui est consacrée au Grand Palais, à Paris.

  • 2022

    2022

    Le Musée Cantini lui consacre une rétrospective dans le cadre de la saison France-Portugal 2022.

L'Institut français et l'exposition

La rétrospective consacrée à Maria Helena Vieira da Silva par le Musée Cantini s'inscrit dans le cadre de la Saison France-Portugal 2022, mise en oeuvre par l'Institut français pour la partie française. 

En savoir + sur la Saison France-Portugal 2022 

L'institut français, LAB